Je lisais dernièrement un article de sociologie qui posait clairement la question de savoir si nous étions, dans notre génération actuelle, plus libre que nos mères dans la leur.
La réponse est paradoxale. Si nous avons aujourd’hui beaucoup plus de libertés concernant notre corps et nos choix sociaux et juridiques, nous sommes happées par notre société ultra sexualisée qui nous pousse à correspondre à un modèle standardisé dans lequel il n’est pas toujours aisé de se reconnaître.
Aujourd’hui, en tant que femme, nous pouvons avoir la même sexualité qu’un homme. Grâce aux applications de rencontres, il est facile de se faire un plan cul quand on en a envie et le nombre de nos partenaires n’a rien à envier à celui de nos confrères.
Avoir des aventures torrides et sensuelles n’a jamais tué personne sauf que nous nous sommes laissées prendre au piège de ce que nous croyons être une liberté égalitaire. Baisons nous par envie en toute liberté ou par automatisme social?, voila ou, pour ma part, j’ai commencé à me poser des questions plus ou moins dérangeantes.
A bien y regarder, la lutte acharnée de nos mères ne semble pas nous avoir laissé autre chose qu’une liberté sexuelle totalement vampirisée par la société de consommation. Alors que le message initiale n’était destiné qu’a porter vers le haut les femmes, nous sommes aujourd’hui totalement obsédées par l’idée du désir, car pour séduire, il faut être désirable, sexy et sexe.
A vouloir gagner en égalité nous sommes devenues des produits interchangeables donc sans réelles valeurs pour les hommes qui voient en nous, un égal, à qui ils ne doivent rien d’autre que le respect d’usage.
Plus de séduction qui s’éternise, le jeu est cash désormais et nous nous retrouvons en face à face sans jamais aborder d’autres sujet que le cul, en sautant les étapes essentielles qui sont la connaissance de l’autre et la découverte du désir . Même la jouissance est assujettie à une forme de performance à laquelle nous ne pouvons déroger sans être immédiatement disqualifiés..
Je ne vous parle même pas de l’amour auquel nous réfléchissons comme à une utopie plaisante mais irréalisable tant nos exigences sont grandes et la réalité de ce que nous vivons, distante des espérances initiales.
Je n’arrive plus à me reconnaître dans cette nouvelle version de ce que nous croyons être une vraie liberté, je ne trouve pas de place qui me corresponde et que je voudrais investir .
Comme beaucoup d’entre vous, j’ai testé les applications de rencontres et j’ai baisé pour baiser.
A une certaine époque de ma vie j’avoue que cela m’a libéré de beaucoup d’interdits que je portais en moi et ça m’a bercé dans une illusion narcissique et artificielle. J’avais l’impression de plaire et d’avoir énormément de succès. Je me sentais libre et super forte, j’assumais comme un homme et ça me convenait parfaitement.
En réalité, avec le recul, je plaisais effectivement, non pas pour moi, mais parce que je ne demandais rien d’autre que du cul. Comme me le disait souvent une amie, j’étais du pain béni pour tout ces hommes qui ne pouvaient s’offrir que du cul et auxquels il ne fallait surtout pas parler d’amour ni d’engagements. L’idée d’amour était à des millions d’années de moi, de toute façon je ne pouvais pas m’engager non plus donc c’était parfait.
Je baisais avec les plus performants, les plus riches, les plus bling bling et c’était galvanisant. Il y avait toujours mieux et il fallait que je le trouve, pour en faire quoi ?; je ne sais pas mais j’aimais l’accumulation.
J’ai poursuivi dans cette voie jusqu’au moment ou j’ai sentie s’installer en moi comme une sorte de dualité, une bataille permanente entre un désespoir latent et une joie sur investie. J’ai alors commencé à me poser des questions sur ce que je voulais vraiment. Notion que j’avais complètement oubliée au fil du temps tant mes rapports intimes étaient devenu une sorte de marchandisation du corps et du plaisir.
C’est à ce moment que ma vie à changé, j’ai laissé tomber tous mes amants et je me suis lancée dans une relation monogame qui fut échec mais qui m’a laissé beaucoup d’espoirs quant à moi.
J’ai fini par comprendre qu’en réalité la liberté ne tenait pas à la capacité de pouvoir agir comme un homme ni a consomme;r l’autre comme un produit mais à réfléchir sur ce que l’on voulait vraiment vivre. Après une période ou j’ai cru que la liberté s’incarnait dans une sexualité libre et non engageante, une autre ou il m’a semblé que ma seule voie de salut était de m’engager et de recomposer une famille je me sens aujourd’hui apaisée.
J’ai compris et accepté que j’avais autant besoin d’amour que de sexe et que je ne pouvais pas faire le sacrifice de l’un au profit de l’autre. J’ai aussi compris que j’avais été lobotomisé par mon éducation, que le modèle parfait du couple qui se marie et qui à des enfants n’est pas une règle absolue et immuable.
Il est vrai que je suis désormais beaucoup plus seule que je ne l’ai jamais été au cours de ma vie. C’est une conséquence inhérente à l’introspection, mais il me semble que c’est une étape inévitable pour comprendre ce que l’on désire vraiment. J’ai aussi à nouveau quelqu’un dans ma vie, un homme que je n’ai ni espéré, ni dragué, ni évalué financièrement mais à qui j’ai laissé la porte ouverte comme on le fait à quelqu’un a qui ont fait confiance.
Ma relation est très différente de tout ce que j’ai vécu auparavant et si au début je me raccrochais à ce que je connaissais, je me laisse de plus en plus aller à l’inconnu qui m’entoure et qui nous porte tous les deux, chaque jour.
Je crois que c’est cela construire sa liberté sexuelle, comprendre ce que l’on veut vraiment, créer une intimité qui n’appartient qu’a soit, exalter ce qui doit l’être, laisser en paix ce qu’il ne faut pas remuer. Etre tout simplement bienveillant avec soi même et avec l’autre et ne jamais oublier que la perfection n’est pas le moteur d’une relation amoureuse.
Une réflexion intéressante et pertinente sur notre liberté et l’usage que l’on en fait, un sujet qui va bien au-delà de la seule sexualité…
Exact ton article est bien + profond que de relater simplement le sexe .
Tu as bien dit qu’il faut savoir où est son bonheur et c’est bien plus compliqué qu une vulgaire histoire de sexe .
Le sexe on en voit partout, le sexe est banalisé partout ….
Tu n es pas une bimbo écervelée ni un simple objet de fantasme ….
Tu es également une femme avec une grande intelligence et ton homme a de la chance , il le mérite puisque tu l as choisi .
Tout est possible dans la vie , heureusement d ailleurs .
Continues ainsi.
Dommage que je ne peux + te Twitter mais c est ton choix et je le respecte .
Merci ma jolie pour ton superbe blog .
Au plaisir de lire tes supers articles
Gros bisous
Chapeau
Bel article et intéressante analyse, même si elle parait un peu pessimiste en ce qui concerne les relations homme-femme… Il me semble que la mise en œuvre de la dernière phrase devrait vous permettre de trouver une ou des belle(s) relation(s)