Ce matin je lisais un article de qui s’intule “N’ayez pas peur de l’orgasme solitaire” via le twitter de Maud de B Sensory
Cet article écrit par Titiou Lecoq, blogueuse sur girlsandgeeks (que je vous invite à découvrir tellement c’est bien!!) et journaliste free lance pour d’autres supports numériques soulève la question du droit à la jouissance et de l‘individualisation de celle ci.
Notion assez récente ,“Le droit à la jouissance” semble désormais s’être emparé de la société et de la TV puisque la série “Love”, dans un de ses épisodes montre une femme en plein accouplement demander à son partenaire si cela ne l’ennui pas qu’elle prenne son sextoy.
Titiou Lecoq analyse le sujet en soulignant le fait que l’on va de plus en plus vers une individualisation de la jouissance au sein même du couple.
Les hommes qui ont déjà du mal à lâcher l’idée de performance au pieu en serait à être totalement dépossédés de leur fonction première et souvent primordiale pour eux et plongés dans une passivité non choisie. A la vision romantique d’une fusion sexuelle s’opposerait donc l’individualité d’une jouissance que l’on sait aller chercher toute seule et que l’on va s’offrir au sein même de notre propre lit. Pire même, à coté de notre partenaire !!!
La conclusion de Titiou Lecoq sur le sujet est la suivante : “Quelle meilleure expression du besoin d’auto-affirmation de l’individu que la jouissance sexuelle? Ainsi, Youporn et le libéralisme se rejoignent sur l’idée que chacun cherche le maximum de satisfaction avec le minimum d’efforts.”
Bien que je trouve cet article et l’analyse qui en est faite très intéressante, je voudrais à mon tour rebondir sur le sujet.
Pendant des siècles, les femmes n’ont pas pu parler de leur jouissance. On a toujours tendance à faire croire que les femmes étaient de pauvres victimes sous le joug des hommes et notamment en matière de sexualité. Or soyons justes et réalistes, de nombreuses femmes jouissaient, l’histoire est là pour nous le prouver. Aliénor d’Aquitaine, Ninon de Lenclos, Madame de Montespan, George Sand, La Goulue et bien d’autres, ont montré que la sexualité était maîtrisé par les femmes et qu’elles en retiraient beaucoup de plaisirs.
Seule la parole était confisquée par les hommes qui n’avaient sans doute pas très envie d’entendre les femmes parler de leurs sexe et des plaisirs que ceux-ci leur donnaient. Il était de notoriété publique que le plaisir et la jouissance appartenaient aux hommes et personne ne remettait cela en question.
Aujourd’hui avec l’évolution des moeurs et le bombardement constant du cul à tous les niveaux dans notre société, plus aucune parole n’est confisquée. L’avènement du clitoris comme source de plaisir de la femme à permis à des milliers d’hommes de comprendre que c’était une zone dont il fallait s’occuper d’urgence. Pourtant tout cela n’est pas nouveau à mes yeux, les femmes curieuses ont toujours su trouver leur clitoris et s’en servir .
La société parle de plus en plus d’individualisation du plaisir comme analyse des nouveaux comportements sexuels féminins. Moi je pense que c’est plutôt une vraie prise de conscience publique de l’orgasme féminin et de tout ce que celui-ci apporte. (Pouvoir, respect et affirmation de soi)
Pourquoi donc aujourd’hui une femme se refuserait-elle le droit de jouir, puisqu’elle sait comment y arriver et qu’on lui demande de le faire?
J’ai introduis les sextoys dans ma sexualité avec mon partenaire. Non pas comme remplacement de sa personne ni comme outils pour atteindre à tout prix une jouissance orgasmique mais comme complément à nos jeux érotiques. Il s’avère que tout se passe bien et qu’a aucun moment mon partenaire n’est passif ni mit de côté. Nous jouissons parfaitement ensemble avec ou sans sextoys, nous apprécions seulement la diversité de la sexualité.
Le vrai problème ne vient donc pas pour moi des injonctions à jouir ni des sextoys produits en masse mais bien de la façon dont on communique à ce sujet. Les pouvoirs donnés hier aux hommes sont ceux que la femme vient de conquérir aujourd’hui lui donnant l’illusion qu’elle peut elle aussi se conduire comme ceux ci le faisaient à l’époque, en vraie despote du cul. Ce qui bien évidemment n’est pas viable sur le long terme.
Je n’ai pas vu l’épisode de la série “Love” mais moi ce qui me choque le plus là dedans ce n’est pas que la femme sorte un sextoy pour l’utiliser au sein de son rapport sexuel, c’est qu’elle le fasse sans partager ce moment avec l’homme. Selon moi on est bien au delà de l’individualisme et de la culture du moindre effort ici mais bien dans celle du mépris total de l’autre voir de la déshumanisation de celui-ci. Ce choix de la production est une sorte de lecture d’un féminisme étouffant et outrageant que je rejette en masse.
Déconstruire les codes au profit de l’émergence de nouveaux rapports sociaux et intimes non productifs et humiliants m’inquiète.
L’émergence du droit à jouir ne doit pas être associé à une dévalorisation de la masculinité, je n’en vois pas l’utilité car un rapport sexuel réussit sera toujours un rapport ou la confiance et le partage ont été les moteurs de l’acte.
Affirmer son droit à jouir n’est donc pas du tout incompatible avec la notion de partage avec l’autre bien au contraire. Je pense que l‘individualisation de la jouissance ne sera réelle que lorsqu’on remplacera les hommes par des robots. Là nous pourront parler de cette quête de l’orgasme en excluant totalement la notion humaine. Et à ce moment là je pense que nous aurons atteint un point de non retour.
J’ai lu votre article et je le trouve très bien, je voulais aussi indiquer que l’image d’illustration est magnifique et très érotique et évocatrice pour moi (pas vraiment du genre soumis, mais là ça donne envie 🙂 ). Savez-vous d’où elle est tirée ?
Aucune peur à l orgasme solitaire ! J adhère totalement à ce droit de jouïr encore et encore.
@GCoquines Wouah ! B Sensory ! ça date !
C’était une étonnante aventure
Ou trouvez vous les dessins qui agrémentent vos articles ? J’aime beaucoup.