Qui n’a jamais rêvé de vivre totalement nu ? Mes premiers souvenirs de nudité remontent à l’enfance ou, je me débarrassais de tous mes vêtements pour jouer avec d’autres enfants. Enfin libéré, mon corps retrouvait sa liberté d’expression et je ne me souciais plus un instant de celui ci, préférant folâtrer avec envie dans les fourrés ou jouer à des caches caches longs et périlleux.
Mon bonheur et mon innocence prirent fin le jour ou ma mère horrifiée se rendit compte de mon petit manège et m’interdit de recommencer à montrer mon corps sous peine de punition divine. Je ne savais pas ce que cela voulait dire mais à l’expression de son visage courroucé , ça avait l’air de ne pas être marrant du tout.
M’ayant privé de tous champs d’action, il n’y avait plus qu’un seul endroit ou je pouvais me pavaner nue à loisir: ma salle de bain. J’y passais donc des heures, totalement nue, laissant mon corps respirer à m’inventer des histoires rocambolesques au grand désespoir de mes parents qui pensaient que je n’étais qu’une adolescente de plus, complètement obsédée par son image.
En devenant adulte, je ne perdis pas le goût de la nudité, bien au contraire. J’avais gagné en liberté depuis mon enfance et j’avais envie de revivre mes premiers amours dont je gardais un souvenir merveilleux. C’est donc tout naturellement que je me suis tournée vers le naturisme. Vraie philosophie à mon sens, le naturisme m’a semblé être la solution qui s’approchait le plus de mes envies et qui m’autorisait à vivre nue au milieu d’une assemblée fraternelle et tolérante.
Il y a une chose que je trouve amusante concernant le naturisme. C’est la façon dont réagissent les gens. Comme je n’ai aucun problème avec mon corps et encore moins avec le fait de vivre nue, j’en parle avec liberté et simplicité. Il est très intéressant de voir combien le fait de se dénuder stresse les gens.
La première question que l’on me pose, après avoir pouffé de rire ou de gêne, est de savoir comment je perçois le regard des autres sur mon corps et comment ai je le courage de me déshabiller entièrement ?
Pour la grande majorité d’entre eux, le fait de se vêtir est un acte social et culturel important, celui de se dévêtir devant autrui, une sorte de faiblesse et d’humiliation. Alors, offrir son corps nu à la vue de tout un chacun est impensable le plus souvent.
Même si les conceptions de la nudité ont été variables dans le temps et dans l’espace. Même si la nudité a été parfaitement tolérée voire même valorisée chez les Romains et les Égyptiens, à d’autres époques, elle fut mal admise voire strictement interdite. C’est ainsi que la religion catholique à réussie a faire reculer la nudité des adultes puis celle des enfants en la prônant comme dangereuse et pernicieuse, poussant à la perversité.
La morale s’ajoutant à cette notion d’interdiction et faisant parfaitement son office, les” textiles” (ceux qui portent des vêtements) sont souvent persuadés que le fait de vouloir vivre nu n’est qu’une expression physique d’une très grande perversité morale et sexuelle.
En effet, ne dit-on pas que la nudité augmente fortement le désir ? L’exploitation visuelle du corps nu au sein de notre société ne tend t-elle pas à venir confirmer cette vision ? Nous ne pouvons pas dire le contraire; il est plus qu’évident que la vue d’un sein ou d’un sexe conduit indéniablement la classification de ceux ci dans un registre que l’on considère comme érotique ou voir même pornographique. Pour preuve tous nos réseaux sociaux censurent de plus en plus le moindre morceau de peau dévoilé.
Alors se trouver nu en société volontairement en exposant au regard d’autrui ses organes génitaux c’est ébranler toute la structure sociale existante, en outrepassant ses droits au profit d’une exhibition consciente de ce qu’il faudrait cacher pour vivre conformément à la loi.
Pourtant le naturisme est avant tout une belle philosophe de vie visant à réintégrer l’humain dans son cadre originel. Lui permettant de se reconnecter avec la nature, mère de tous les hommes et source d’abondance en tous genre.
Dans cet art de vivre, la sexualité n’est absolument pas le moteur directif, les adeptes sont bien tous nus mais ils ne font pas cas de cette réalité et comme pour les textiles, leur sexualité relève entièrement de leur intimité.
L’épanouissement de soi et la détente du corps sont les principaux fer de lance du mouvement. La nudité se vit dans la collectivité car elle favorise la convivialité, l’échange et le brassage social mais elle n’entraîne aucun geste déplacé ni aucun regard pervers.
Elle devient alors également et par dérivation, un moyen de s’accepter tel que l’on est, d’aimer son corps et de reconnaître celui des autres comme étant égal au sien sans aucun jugement de valeur.
Dans notre société ou l’individualisme et l’indifférence règnent, nous pourrions nous demander si finalement ce retour aux sources ou le corps n’est plus une obsession n’est pas une façon de se rapprocher des autres et de mieux les aimer. Le fait de vivre nu pourrait également nous conduire à ne plus faire de distinction de classe sociale et de considérer autrui comme notre égal à tous les points de vue.
Mais tout cela relève de l’optimisme qui me caractérise car nous ne pouvons pas oublier que le fait de montrer son corps nu est encore trop stigmatisé et seulement toléré dans le cadre de structure fermées et parfaitement encadrées par la loi. La présence de cabines à l’entrée des parcs ou des plages naturistes tend bien à prouver que même si la nudité est tolérée, elle doit rester cachée aux yeux de tous ceux qui n’adhérent pas à ce concept.
Notre retour au jardin d’Eden ou nous serions tous égaux et libres est donc encore à différer un peu, contentons nous de vivre nu dans cet espace légiféré pour l’instant et d’en tirer tous les plaisirs possibles.
La nudité se heurte encore trop souvent à des barrières morales. A titre personnel, je vis dans une structure pour adultes handicapés, et il m’arrive de dormir nu de temps à autre, ce qui crée une gêne et un malaise, ai-je appris récemment par une indiscrétion, pour certains soignants à l’esprit pourtant ouvert. Il est probable que l’on me prie d’ici peu de mettre fin à cette habitude dans les plus brefs délais…
C”est effectivement là, que l’on voit qu’elle est la limite sociale et morale des gens, qui se pensent ouverts mais qui sont tout de même tout à fait guidés par les normes de notre société qui ne souffre plus de voir la moindre parcelle de peau au delà de ce qui est toléré légalement. Vous seriez chez vous sans obligations de soins personne ne viendrait rien vous dire.
J’ai découvert la naturisme (ou du moins la nudité) quand j’avais 18 ans en Allemagne (cela remonte à la fin des années 50)…. Je venais de subir une opération disons mal placée et pour aider à la cicatrisation, nous devions exposer la cicatrice aux rayons du soleil… N’oublions pas que les allemands sont quelque part les découvreur de la culture du NU…
Ensuite, j’ai redécouvert les habitudes du nudisme/Naturisme apérs 40 ans (pour mon épouse, il n’en était pas question…) ! J’ai fréquenté divers lieux au bord de l’eau et même si maintenant mon corps a pris quelques rondeurs, c’est toujours avec un grand plaisir que je laisse les rayons de soleil carresser TOUT mon corps… Mais il est dommage que certains lieux soient devenus de lupanars en plein air…