Je n’aime pas les classiques de la vie, ils sont trop utilisés, trop vus, il font couler trop de larmes. La rencontre exceptionnelle qui tourne à la rupture universelle, les mots que l’on ne sait pas dire, les peurs ancestrales qui nous poussent à rentrer en terrain connu, celui sans lumière que l’on voulait pourtant quitter à tous prix pour aller toucher tout ce qui illumine notre vie d’humain.
Dans cette version de la vie, j’ai l’impression d’être un personnage du film “Quai des brumes” des années 30, une Michèle Morgan aux yeux bleus fiévreux qui regarde s’en aller un Jean Gabin sans jamais lui courir après . Il y a de l’impuissance et de la fatalité dans tout cela, une mélancolie certaine et l’abandon de son propre sort à cette broyeuse qu’est la vie. Faucheuse d’espoir les plus fous, exterminatrice sans pitiè des volontés les plus faibles.
Cette vie que l’on veut belle et pour laquelle on est si peu à se battre. Cette vie à laquelle on ne laisse aucune chance, préférant n’avoir le temps pour rien plutôt que de prendre le temps de vivre pleinement les choses. Cette vie faite de peurs multiples dont on se goinfre à gogo, fast food bien commode que l’on ingère en permanence et dont on se sert pour justifier tant de choses.
Cette vie qu’on malmène et qui nous fait souffrir, cette vie que l’on ne sait pas mener et dont on se défie sans cesse. Cette vie n’est pas la mienne et ne le sera jamais.
Je ne cesserai jamais d’avoir envie de vivre ma vie, d’aller découvrir ce qui se cache derrière la personne que tu es, derrière tes yeux.
Je veux tout comprendre pour mieux te découvrir, pour mieux t’aimer, pour mieux vivre à tes cotés.
Je veux escalader tes montagnes intérieures, me battre à mains nues contre tes démons, saigner, souffrir mais remporter la victoire.
Je ne veux pas vivre en superposition de ce que tu es, mais en toi.
Je veux être cette pensée qui ne te quitte plus, qui te donne envie. Envie de vivre, envie de sourire, envie de bander et envie de jouir.
Je veux être cette idée qui te fait te dire que tout va bien que rien n’est jamais perdu, que tu peux tout construire et tout vivre.
Je veux être cette caresse, qui te frôle, qui te touche qui te saisie fermement et qui te fais te sentir tellement vivant.
Je veux être cette source de vie à laquelle tu viendras boire et dans laquelle tu te laveras de toutes tes angoisses. L’eau coulant sur toi comme celle du baptême, venant délaver ce que le poids des années à laissé s’accumuler.
Je veux être cette main que tu tiendras dans la tienne quand tes jours seront déclinants et que tu auras besoin de tout le soutien du monde.
Je veux voir dans le reflet de tes yeux, la même foi que j’ai en la vie, cette confiance inestimable qui t’enveloppe et qui t’aide à avancer vers ce futur qui t’angoisse tant et que tu ne sais pas affronter.
Je veux me faufiler dans ton lit quand tu dors profondément et déposer une pluie de baisers chauds sur ton dos.
Je veux te lécher partout, t’entendre gémir, sentir cette abandon de toi que tu me concède volontiers.
Je veux tant de choses, ce paradis perdu par les hommes qui sont sans foi, cette félicité quand ton corps touche le mien, ce plaisir simple de mes lèvres contre les tiennes, cette jouissance quand tu me fais voyager à travers les méandres de l’orgasme.
Je te veux toi, rien que toi, uniquement toi………..
Un texte magnifique. .. merveilleusement bien écrit.
Merci pour ces mots et ces émotions.