L’animalité de son baiser

baiser

Paris, ville des lumières, de l’amour et des rendez-vous érotiques. 15 heures, un jour de semaine qui n’est plus comme les autres car il est là.

Nous sommes sur la banquette arrière d’un taxi bon marché, une grosse voiture aux portes automatiques qui tire plus sur la familiale que sur le coupé. Assis loin, l’un de l’autre, comme si la simple présence de nos deux corps était douloureuse, il me tient la main dont il caresse le pouce. Je frisonne et me sens fébrile.

Difficile de discuter avec le chauffeur et de sembler naturels quand il règne dans son habitacle une odeur de désir tellement forte que cela vire à l’obscène.

Je regarde dehors pour ne pas succomber trop vite à cette envie qui est la mienne et qui vient à chaque instant déposer une mouille gluante tout autour de ma chatte. Mais je laisse courir une main indolente sur l’un de ses genoux.

Le toucher est une nécessité que je ne saurais expliquer mais à laquelle je ne peux pas échapper. Quand je le sens écarter doucement les jambes, je comprend alors qu’il souhaite que je le caresse, là, devant le chauffeur qui évite de nous déranger mais dont je vois distinctement le regard dans le rétroviseur intérieur.

Il est excité, mes doigts sentent la boursouflure de son pantalon, preuve que sa virilité est sans cesse au rendez vous. Il me dirait que c’est moi qui le met dans cet état mais je suis convaincue pour ma part que c’est plus animal que cela, un besoin, une définition de son identité d’homme.

Je lève les yeux vers lui, doucement pour me réserver l’éternel plaisir de le découvrir encore et encore. Il me regarde aussi, avec ce regard noir, intense qui m’a séduite instantanément. Il est tellement chargé en électricité que je n’ai pas d’autres choix que de baisser les miens en signe de soumission. De toutes les façons, je n’aurais pu le soutenir plus longtemps, c’est tellement intense.

Je crois qu’il aime mon trouble, celui ci renforce surement le sien qui est de plus en plus visible et qui me laisse dans un inconfort certain. J’ai chaud et j’ai envie de me déshabiller, je porte pourtant tous les artifices de la femme fatale pour lui plaire mais je crois qu’a ce moment là,  je m’en fiche en vérité. Mon Rosebud me fait un peu mal, il est en place depuis des heures à sa demande et je rêve qu’il me l’enlève tout en sachant que ça sera quand il voudra parce que c’est lui qui décide toujours et pour tout.

Je suis soulagée de voir l’enseigne de l’hôtel se détacher dans mon champ de vision et quand le taxi s’arrête enfin, j’en saute pour respirer un peu d’air frais. Les formalités d’accueil sont longues et ennuyeuses et font naître de l’agacement chez lui, il râle et j’aime ça, même si je prend la défense de la réceptionniste dont ce n’est pas la faute et qui est seulement obéissante.

J’aime le contredire légèrement car je sais qu’il me remettra à ma place et qu’il me fera comprendre qui commande, voila sans doute ou est ma perversion, sentir ses dents ou sa ceinture s’enfoncer dans ma chair pour me rappeler que c’est lui l’homme et que je suis sa propriété.

L’ascenseur, le couloir qui défile puis la chambre, belle, spacieuse. Je jette mon sac, me défait le plus rapidement de mes vêtements et me met sur le lit, allongée sur le ventre, silencieuse, j’attends.

Quand il réclame d’un ton ferme, ma position d’inspection, je suis prête, m’exécute et le laisse jouer avec mon corps. Je sens ses mains se poser sur moi, me toucher, me fouiller. Je jubile quand il enlève le rosebud après avoir avoir tiré dessus dans tous les sens. Puis il me renifle comme le mâle sent sa femelle avant de la saillir. Je suis ouverte, humide et pleine d’envies, offerte, silencieuse…….

Mais c’est ma bouche qui remporte ses faveurs et je le laisse glisser en moi n’oubliant pas de m’appliquer à lui offrir le plaisir attendu. Je m’attends à le sentir couler dans ma gorge mais c’est mon visage soigneusement maquillée qui sera son terrain de jouissance. Son corps se contracte, il se retire, recule et se prépare à m’inonder. Moi bouche ouverte,je ferme les yeux et appuie ma langue fermement sur son gland, comme un appel délicat au foutre. Une sorte de prière païenne vénérant la semence et l’appelant de toutes mes forces.

Il jouit et étale sa semence sur mon visage comme un peintre, se servant de son gland que je lèche au passage, je suis recouverte, marquée par son sperme épais et odorant. Je le sens doucement glisser le long de mes joues et je suis heureuse de cette sensation saine et extatique.

Je m’allonge déjà enveloppée par les limbes de l’après jouissance, moment ou j’aime rêver pendant qu’il reprend des forces. Mes yeux fixent le plafond et s’embuent doucement, laissant une fine pellicule d’images s’insinuer dans mon esprit. Kaleïdoscope coloré enchantant mes prunelles. Mais je sens qu’il bouge à coté de moi, son corps si calme d’habitude après la délivrance, semble encore bien présent, animé d’une fougue nouvelle dont je n’ai pas vu venir l’ardeur.

Il se relève à demi et se penche sur moi, brisant mon rêve éveillé de son envoûtante présence.

Alors, emplit de son animalité, il vient recueillir avec sa langue affûtée, son sperme qui commence à se figer sur mon visage et m’embrasse de la façon la plus érotique du monde. Nos deux salives se mélangent, brassant à coup de langues qui se touchent et de dents qui s’entrechoquent,  le gout de son désir que nous avalons tous les deux, comme deux bêtes affamées. Nous en disputant jusqu’à la plus petite parcelle de vie, avec sauvagerie et grognements.

Je voudrais que ce baiser ne s’arrête jamais, je veux encore sentir cette force en lui qui me cloue dans ce lit, qui me fait traverser un autre monde, me projetant dans un univers tellement érotique et excitant. L’animalité de son baiser me retourne les sens et je m’accroche à lui pour ne pas en perdre une miette. Sangsue exigeante, je me nourris de sa langue et l’aspire violemment, le goûtant jusqu’au moment ou n’y tenant plus il me baise fougueusement.

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