Je suis sur le lit, alanguie et suante, après une ruade sexuelle un peu sauvage. Mon sexe ressemble à une mangue dans laquelle on aurait croqué à pleines dents, se souciant peu de la trace qu’on y laisse. Une de mes grandes lèvres, celle qui est un peu déformée, oscille doucement, bercée par la climatisation qui envoie son air gelé par saccades.
Ma chatte fait des bulles comme un enfant dans un parc. De jolis ronds crémeux qui éclatent lentement laissant entrevoir ma cavité souterraine, reine des liquides poisseux.
Je me regarde dans le miroir qui est cloué au plafond, accessoire éculé d’une vie passée ou la débauche était censurée et le plaisir coupable. Un miroir aux reflets floutés, piqué par le temps mais animé d’une âme que je sens palpiter dans les lattes du plafond. Combien de femmes comme moi se sont livrées à lui ? De combien de corps offerts en toute impudeur peut-il raconter l’histoire?
Je n’ai pas vraiment de réponse à apporter mais je m’en fous car j’aime bien philosopher sur le cul et imaginer des histoire rocambolesques.
Je regarde mon partenaire à moitié endormi, rond du plaisir qu’il vient de prendre avec mon corps. Je le trouve fragile dans sa condition d’homme. Il ne peut pas faire autrement que de sombrer dans l’inconnu que procure le sommeil, alors que moi je suis déjà prête à jouir à nouveau.
Injustice de la jouissance qui ne donne pas les mêmes chances aux deux sexes.
Moi j’ai encore envie de ressentir du plaisir et je ne veux pas attendre le prochain wagon. Celui ou l’homme sortira de sa torpeur et pourra à nouveau hisser les voiles.
Je suis égoïste, mais ça ne me fait pas culpabiliser. Pourquoi attendre quand on peut se faire du bien seule. Je regarde à nouveau vers le plafond, dans le miroir qui a pris une teinte différente. Il est bleu gris désormais et son reflet est mouvant. En bonne cartésienne que je suis, je devrais m’inquiéter mais je ne me sens pas menacée alors je me contente de sourire.
Il y a une telle pagaille dans les draps, on dirait un océan agité par une tempête. Peut-être que ça existe les catastrophes naturelles dans les chambres ? C’est vrai quand on y réfléchit bien, il y a parfois des tsunamis qui surgissent, des tourbillons qui se forment et des embruns qui giclent de partout.
Je remue un peu les draps avec mon pied, oh pas beaucoup, je suis trop nonchalante pour cela. Mais cela suffit pour que je vois émerger, comme une bouée jetée à la mer, la pompe rouge de mon plug gonflable.
Le hasard semble choisir pour moi et il veut s’emparer de mon cul . Je souris à nouveau au miroir qui est désormais aussi rouge qu’un volcan en éruption, on dirait même qu’il crépite. Il fait un petit bruit continu comme s’il voulait me parler. Il a dû en voir de belles de ce genre, en solo et en partouze durant toutes ces années. C’est sûr qu’il doit cacher des secrets, mais moi je vais lui offrir mon cul et mon plaisir pour perpétuer son destin.
L’homme dort toujours soupirant dans son sommeil, sans doute se rêve t-il capitaine d’un grand navire. Il n’a pas conscience qu’à ses côtés je vais me masturber, équipée d’un plug qui viendra élargir ma zone anale. Les hommes veulent des cochonnes bruyantes et peu discrètes, ils ont rarement l’idée que se nichent à leurs côtés des femmes maîtresses de leurs jouissances.
C’est l’incongruité de la vie que de vouloir ce que l’on possède déjà sans le savoir. Le Plug glisse parfaitement en moi et va chercher la place qui lui appartient depuis toujours. Je le gonfle et sens qu’il s’impose. Je pourrais m’envoler un jour à force de le gonfler, j’y ai déjà pensé, ça serait drôle.
Mais aujourd’hui je me contente de me caresser le clitoris et de faire pression sur le plug en pensant à des choses qui ferait bondir l’homme d’envies. Je m’observe dans le miroir qui est désormais totalement noir et des pensées pornographiques m’assaillent. Il projette sur ma nudité des bribes du passé, remplies de corps qui se tordent d’extase et de sexes masculins érigés.
Je me sens possédée par des désirs anciens appartenant à des inconnus qui sont venus dans cette même chambre soulager leur trop plein de libido. Je sens les corps moites des amants qui s’abattent les uns sur les autres, indifférents à la vie. L’odeur des sexes excités remontent jusqu’à mes narines qui se plissent instinctivement.
Le miroir me susurre les mots crus qui se sont échangés en sa présence et c’est un tourbillon d’insalubrités érotiques, grasses et collantes, intemporelles et excitantes qui s’abattent sur moi.
Je suis à la fois toutes ces femmes qui, en quête d’amour ou de privilèges, ont offert leurs corps et tous ces hommes qui sont venus cracher leur sperme dans des orifices souples et consentants. Ca tourbillonne dans ma tête, j’ai l’impression que je suis l’incarnation de la débauche et de la luxure. Le plug gonflé au maximum, je me branle comme une forcenée, poussée par la perversité que m’insuffle ce miroir.
.Je sais qu’il me regarde et qu’il se nourrit de mes attitudes, il imprime le moindre de mes mouvements dont il se délecte lentement.
Quand j’arrive au bord de la jouissance, il devient soudain éblouissant, irradiant toute la pièce d’une lumière intense, chaude et apaisante. Je jouis sans plus me retenir, scannée dans ma plus profonde intimité en sachant désormais, qu’à mon tour, je servirais d’excitant aux prochains occupants de cette chambre.
Très beau, exaltant, sensuel.
Les mots font que l’on s’y immerge très rapidement.
Bravo et encore ! (d’autres mots).
Très beau texte, vraiment
Magique de sensualité et de débauche des sens