Le marteau piqueur ou l’appel longue distance

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Je ne sais pas pour vous mais moi j’ai une bande de copines avec qui j’aime bien me réunir de temps en temps autour d’un verre ou bien autour d’un bon repas. Notre QG se trouve dans le 18 ème arrondissement, quartier populaire et mixte ou il fait toujours bon se détendre après une semaine surchargée par le boulot et par tous les petits tracas de la vie.

Nos retrouvailles sont toujours gaies et débridées et nous nous racontons nos actualités respectives. Passant assez vite sur nos carrières professionnelles nous aimons tout particulièrement nous attarder sur nos parcours amoureux ou nos rencontres sexes.

Nous passons par tous les états, de la colère, à la joie, du rire aux larmes (le plus souvent de joie tout de même) et nous mettons une ambiance de folie dans ce petit bistrot, ou le serveur se recoiffe vite fait, dés qu’il nous voit arriver. Il n’est pas rare que nous ayons un public masculin discret qui écoute sans en avoir l’air, tout ce que nous réussissons à nous raconter et dieu seul sait que c’est parfois sans fin.

C’est amusant de voir ces hommes accoudés au comptoir du café, nous regarder parfois un peu bêtement, sourire et même souvent rire en même temps que nous.

C’est un endroit propice aux confidences entre filles, comme vous avez déjà dû le comprendre. La toute dernière fois ou je m’y suis rendue, un vendredi soir après une semaine de boulot pas marrante du tout, j’étais vraiment disposée à décompresser, et je savais que j’y retrouverais ma copine Amélia qui avait plein de news à me raconter.

Sa vie sentimentale n’était jamais simple, et elle enchaînait à son grand désarroi les aventures. Pourtant ce n’était pas son genre et elle espérait sincèrement réussir à construire une famille assez rapidement, Mais comme un fait exprès elle tombait toujours sur des drôles de types pas super forts dans leurs têtes. Les 3 derniers en date étaient à eux tout seuls des cas sociaux.

L’un d’entre eux était allemand et informaticien, il gagnait super bien sa vie mais considérait qu’il fallait qu’ils partagent tous les deux la moitié de tout. Ma copine n’ayant pas un gros salaire se retrouvait un mois sur deux dans la dèche totale.  Elle n’osait pas le lui dire et s’en sortait comme elle pouvait, c’est à dire pas bien du tout et se faisait engueuler tout le temps parce qu’elle ne pouvait pas partir en vacances avec lui à l’autre bout du Monde. Tahiti elle aurait bien aimé mais elle n’avait pas assez pour se payer le droit de mettre le pied dans le hall d’embarquement. Bref cela avait mal fini, il était parti un jour avec une autre qui elle avait un compte en banque mieux garni. Lui laissant comme seul souvenir de lui une vieille lampe noire qu’il lui avait offerte un jour pour son anniversaire.

Celui qui était venu ensuite , était un monteur du son, un gars gigantesque, brun et maigre, digne d’un héros romantique de la littérature du XIX siècle. Il ne parlait pas beaucoup et suscitait toujours la même réaction  » Mon dieu qu’est ce que tu es grand !!!! », Lui, il avait peur du noir et il fallait qu’il dorme en permanence avec la lumière allumée. Ma copine avait eu un mal de chien à s’y faire, et souffrait d’un syndrome de décalage horaire permanent ce qui lui avait fait perdre la notion du temps. En plus de ses lubies un peu bizarres, c’était un angoissé de la vie qui faisait des malaises lié au stress à peu prés partout.

Pas facile de vivre avec un gars qui rejouait en permanence la scène de l’évanouissement ou qu’il soit. Il ne voulait pas d’enfant car il considérait que c’était un crime d’en mettre au monde à notre époque et il refusait surtout de vivre en couple. Ma copine, après avoir beaucoup souffert et fait des croix à peu prés sur tout ce qui la motivait dans la vie pour le garder, se fit larguer un beau soir pour une beauté ténébreuse avec qui son ex, eu un enfant 9 mois après et avec qui il vit aujourd’hui marié……

Forte de ces deux expériences un peu désastreuses, elle s’était juré de ne plus tomber amoureuse du tout, mais un beau soir, elle se retrouva sur le canapé d’un ami, assise à côté d’un intermittent du spectacle qu’elle trouva fort à son goût. Elle passa la nuit à lui raconter sa vie et à ressentir des fourmillements partout dans son petit corps. Comme elle nous le raconta, elle ne coucha pas le premier soir tant elle fut occupée à le découvrir, mais le lendemain matin, au moment où ils eurent épuisé tous les sujets de conversations possibles.

Après tout, il y a un moment ou nécessite fait foi. Elle cru au grand amour, nous aussi d’ailleurs et ils devaient s’installer ensemble sous peu quand un jour elle arriva en larmes. Elle nous raconta qu’après avoir passé des heures dans son appartement, elle lui suggéra d’acheter des tables basses de la marque Ikéa et lui proposa de l’accompagner pour lui donner son avis.

Il paraît que le gars se décomposa doucement, prétexta un malaise pour lui demander de rentrer chez elle et ne la rappela plus jamais. S’inquiétant réellement pour lui, elle alla l’attendre à la sortie de son boulot et il finit par lui avouer que le fait de la voir faire des projets de ce genre, lui avait fait extrêmement peur, il ne voulait pas devenir un de ces couples qui passent leur dimanche chez Ikea à chercher des meubles en kit. Comme quoi deux tables basses peuvent être un excellent moyen de rompre, si, si je vous assure !!!

Elle était donc de nouveau toute de seule et avait décidé que cette fois ci, elle ne ferait plus de projets et vivrait le sexe pour le sexe. Elle avait fini par rencontrer un mec plus jeune qu’elle à une soirée underground qui visiblement avait tout du play-boy qui fait vibrer les filles. Il en avait plusieurs dans sa vie en même temps, le revendiquait bien fort, mais ça n’avait pas freiné ma copine. Elle devait nous raconter ce soir comment était son étalon.

Nous piaffions d’impatience, d’abord parce que nous étions curieuses et puis surtout parce que n’étant pas toutes célibataires  nous n’avions pas grand chose à raconter de nouveau.

Elle se faisait attendre comme à son habitude et nous en étions déjà à notre deuxième verre quand elle arriva fidèle à elle même. Grande, mince et sans maquillage, les cheveux lâchés elle ressemblait vraiment à une adolescente. Elle s’assit, commanda un verre de vin rouge et entreprit de nous raconter sa nouvelle aventure.

Il s’appelait David, avait 26 ans et était plutôt sympa. Ils avaient décidé d’un commun accord qu’ils ne seraient qu’amants pour éviter tout attachement inutile. Ils avaient couché ensemble, comme on passe à table, sans chichis et embrassements d’aucunes parts. Si elle se félicitait de ne pas être tombée directement dans le piège de l’attachement , elle se posait tout de même pas mal de questions sur leur façon de baiser et était contente de pouvoir enfin nous en parler.

Elle nous demanda comment ça se passait pour nous quand notre partenaire était à la recherche de notre clitoris. Très simplement nous lui répondîmes, il cherche et il trouve….. oui ça semble un peu naïf comme question mais attendez la suite. Elle nous raconta que pour elle c’était un peu « à la recherche de l’arche perdu sans Indiana Jones » et que le fameux David tâtonnait un peu trop et surtout pas au bon endroit, elle avait l’impression même parfois qu’il passait des appels longues distances,vous savez ceux qui commencent par 00 33 et qui ont plein de numéros derrière. Résultat des courses, cela l’exaspérait et empêchait le déclenchement d’une excitation post coïtale qu’elle attendait avec impatience.

Au niveau des positions, il se prenait pour un athlète olympique et il avait dû réviser à fond son kamasutra (62 positions de mémoire) car il  en changeait environ toutes les deux minutes en lui demandant si elle l’a sentait bien aussi comme ça.

En fait elle aurait bien aimé « la sentir » comme il disait, encore aurait-il fallu qu’il lui la laisse un peu plus longtemps au même endroit. A force de s’agiter ainsi, il transpirait comme une bête et en changeant de sens pour la 15 ème fois en 10 minutes, elle avait glissé sur lui et c’était retrouvé à plat ventre sur la moquette, sur laquelle bien évidemment elle s’était écorchée et brûlée.

Maudissant tout haut la situation, elle râlait sur le fait qu’elle aurait les genoux moches pendant au moins 10 jours quand elle se sentit de nouveau prise par David qui trouvait ça super sexy de la travailler au corps tel un marteau piqueur sur un trottoir alors qu’elle était dans une position inconfortable et douloureuse.

Son corps tout tordu était secoué dans tous les sens et elle sentait sa tête ballotter de droite à gauche, elle avait beau lui faire signe d’arrêter, il lui répondait inlassablement qu’il adorait quand elle « couinait » comme une fille. Pour finir, son «étalon»après avoir joui, au moins il y en avait un sur deux qui avait réussi à avoir du bien, s’était tout simplement endormi et ronflait comme un sonneur. Tout ça s’étant déroulé en moins de 15 minutes…..

Nous étions toutes en mode « arrêt sur image » tellement la situation nous semblait improbable, puis nous sommes parties d’un grand éclat de rire commun, mais qu’est ce que c’était que ce blaireau ? ou l’avait t-elle trouvé ? et quand est ce qu’elle allait le laisser tomber surtout !!!! Amélia finit par rire elle même de la situation et nous promis de trouver un autre amant tout en se frottant les genoux qui la faisait vraiment souffrir.

Nous avions toutes un jour ou un autre vécu une histoire, ou plusieurs d’ailleurs, pourries de ce genre, même si nous n’avions  pas tellement envie de l’avouer, alors nous la comprenions que trop bien. Ce qui m’inspira un petit message pour ce David que je vais vous livrer ici.

Petit message pour David : “Si tu me lis mon garçon, je te conseille de t’acheter une paire de jumelle avec GPS pour localiser le clitoris, tu en as besoin, je te faxerais un modèle.

Ensuite oublie le kamasutra et concentre toi sur une ou deux positions que tu peux reproduire facilement. Maîtrise et applique sans compter. Surtout prend ton temps et apprend à reconnaître le moment ou ta partenaire va rentrer en phase de jouissance. Et si tu t’endors, nous savons ce que produisent comme effet les hormones, évite de ronfler comme un sonneur, ça nous rappelle trop nos vacances chez pépé Lucien à Palavas les flots.”

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