Aujourd’hui, j’ai envie de vous expliquer pourquoi nous sommes tous grossophobes sans le vouloir.
Je sais que pour beaucoup vous essayez de combattre les idées reçues et que vous avez justement l’impression de ne pas tomber dans les travers de la société, mais pourtant si, vous en êtes tout de même les victimes inconscientes.
Qu’on le veuille au non, nous sommes tous et toutes le résultat d’un conditionnement sociétale qui ne valorise pas du tout la différence mais tend plutôt à la pointer du doigt de manière négative.
Comment ? c’est-ce que nous allons voir ensemble au fil de mon article.
Nous utilisons le mot “gros” de façon incorrecte
Combien de fois dans ma vie j’ai entendu de personne dire haut et fort qu’elles se sentaient grosses après avoir trop mangé, ou avant leurs règles, ou encore lors de l’essayage de vêtements qui ne les mettaient pas en valeur.
A vrai dire je l’ai entendu systématique dans ces trois cas de figure, et la plupart du temps pourtant ces personnes n’avaient rien, de prés ni de loin, à voir avec des personnes en surpoids ou en obésité.
Pourtant le seul mot qui leur venait à la bouche était le mot “grosse” sans exception et sans restriction. Comme si c’était la pire chose qui pouvait leur arriver. La quintessence de l’état de déconfiture humaine.
Remettons les choses dans l’ordre :
Si vous êtes minces ou dans la norme en aucun cas vous ne pouvez vous sentir grosses, pourquoi ? parce que vous ne l’êtes pas tout simplement. Rien dans votre état naturel ne vous porte vers le surpoids et vous ne savez tout bonnement pas ce qu’est de l’être. Vous pouvez vous sentir gonflées, ballonnées, ou tout autre chose mais vous ne serez jamais à aucun moment grosses.
Seules les personnes grosses savent ce que c’est. Vous employez donc un mot qui ne vous concerne pas à mauvais escient et de façon répétée sans prendre conscience que celui ci est discriminant.
Nous surchargeons le mot “gros” de valeurs négatives continuellement.
Le mot “gros” à très mauvaise presse, nous l’utilisons essentiellement pour retranscrire des sentiments négatifs, dévalorisants, discriminants voir insultants.
Le premier mot qui nous vient à l’esprit quand on se regarde et qu’on ne se plaît pas est le mot “gros”. Les femmes sont d’ailleurs les premières a s’auto-flageller continuellement avec ce mot. Elles sont mal dans leurs corps, se trouvent donc grosses et se regardent avec le plus cruel des regards, celui du dégoût. Si elles sont grosses, elles sont forcement moches, infectes et dénuées de tous charmes.
Et voila comment on contribue à entretenir l”idée qu’être gros c’est sale et c’est horrible et que c’est surtout ce qu’on ne doit pas devenir.
Quelqu’un m’a écrit qu’être gros c’était” se manquer de respect.” et donc par dérivation, manquer de respect aux autres, ceux qui sont obligés de vous regarder comme vous êtes.
J’ai trouvé cela très fort comme association, très discriminant sur le fond, très culpabilisant surtout. En quoi le respect est-il lié à la superficie du corps ? Je cherche encore une réponse mais il n’y en a pas. Je me suis demandé si cette personne s’était rendu compte qu’avec des réflexions pareilles on pouvait détruire des gens ?
J’en doute mais c’est sans doute parce qu’on lui répète depuis son plus jeune âge qu’être en surpoids c’est forcement être lâche et sans respect pour soi-même.
En vérité, nous avons tellement surchargé le mot gros de valeur négatives que nous en sommes venus à croire qu’être gros, est en fait une insulte que l’on fait à notre société. Etre gros c’est forcément être moche et il ne faut surtout pas prendre du poids.
Nous propageons donc collectivement l’idée qu’être gros c’est être repoussant et moche, comme si avoir du poids en trop était intimement lié a la capacité d’être intelligent, beau et spirituel.
Nous utilisons le mot “gros” comme fourre-tout et lui attribuons des logiques qui n’existent pas
On m’a écrit que parce que j’étais grosse, j’étais forcement bête et sous cultivée parce que je n’avais pas compris que je devais être mince.
On m’a aussi dit à de nombreuses reprises que j’étais forcément en mauvaise santé puisque j’avais des kilos en trop et que je mentais en disant que non. Que j‘étais incapable de me bouger, que j’étais fainéante à coup sur et que j‘allais mourir vite fait bien fait, noyée dans mon gras.
On m’a aussi accusé de manger forcément mal , on est pas gros sans raison, c’est bien connu !!! Je devais passer mon temps a m’empiffrer de junk food.
Voila les clichés qui entourent le mot “gros”, des clichés grossophobes, fondés sur du néant, qui excluent les paramètres génétiques qui nous constituent tous, nos vraies habitudes, nos vies, nos émotions.
Clichés que nous avons tous et toutes dans la tête au sujet du poids et que nous allons attribuer sans vergogne, sans même y penser à toute personne qui aura des kilos en trop.
Vous vous souvenez pourquoi ? parce que depuis le début nous avons investit le mot “gros” de paramètres négatifs.
Comment déconstruire notre discours grossophobe.
Nous ne sommes pas tous grossophobe de nature mais tous grossophobes de culture, nous avons été conditionnés pour avoir peur du gras comme si celui ci était le diable incarné.
Etre gros est une donnée neutre, au même titre qu’être mince, grand, petit, chauve ou chevelu. Il est important d’utiliser ce mot en le déconstruisant de toute la charge négative qu’il comporte. Adopter cette attitude c’est diminuer progressivement la grossophobie qui remplie notre discours quotidien.
Une personne grosse est juste grosse, elle ne mérite pas de porter sur ses épaules tout le poids sémantique du mot gros. Elle n’est pas là non plus pour supporter nos peurs, nos angoisses liées à nos propres corps, à la chair, à notre sexualité.
Elle n’est pas plus bête, plus fainéante ni en plus mauvaise santé que nous, elle a juste un physique différent ce qui ne l’empêche aucunement d’être belle, intéressante et cultivée.
La valeur d’un individu ne se calcule pas proportionnellement à son tour de taille et fort heureusement. Il me semble de plus en plus urgent et impératif de prendre cette idée et d’en faire un étendard visible et actif, afin de lutter contre cette vision négative du poids que nous portons tous et toutes sans exception intimement en nous.
Comment peut-on avancer ce genre de choses ? “Si vous êtes minces ou dans la norme en aucun cas vous ne pouvez vous sentir grosses, pourquoi ? parce que vous ne l’êtes pas tout simplement. Rien dans votre état naturel ne vous porte vers le surpoids et vous ne savez tout bonnement pas ce qu’est de l’être. Vous pouvez vous sentir gonflées, ballonnées, ou tout autre chose mais vous ne serez jamais à aucun moment grosses.” Je suis une ancienne “grosse”, 95 kg pour 1m60 (on parle bien d’obésité là, pas de surpoids après un gros dîner). J’ai rééquilibré mon alimentation et fait du sport. Sans détailler le programme en question, la durée et tuti quanti, j’ai perdu 35 kg et je suis passée du côté des minces, celles dont vous affimez qu’elles ne peuvent pas se sentir grosses. Et pourtant… aujourd’hui, après trois enfants et la quarantaine bien sonnée, j’ai une IMC classée normale. Pourtant, le poids reste chez moi un combat, car contrairement à ce que vous affirmez aussi, je peux redevenir grosse. Et pendant des années, j’ai continué à me voir en surpoids, malgré les chiffres.
Chère Madame,
Vous avez été grosse et aujourd’hui vous êtes mince. Votre état est donc bien d’être mince en l’état actuel ou je vous écris. Que vous ayez peur de reprendre du poids je peux le concevoir et l’entendre mais en aucun cas vous ne pouvez affirmer que vous êtes grosse et que vous vous sentez grosse puisque vous ne l’êtes plus. Très sincèrement c’est vous qui diabolisez le poids et qui en faites une peur viscérale en vous. Vous souffrez donc plus d’un problème lié a votre image que du fait d’être grosse. Et tant que vous aurez peur de prendre du poids vous ne vivrez pas tranquillement. Laissez le mot grosse pour celles qui le sont vraiment et qui doivent porter cela quotidiennement. Voila tout le sens de mon article
Dernière discussion en date sur le sujet. Les gros ne peuvent pas être heureux puisque la plupart cherchent à maigrir. Puis les hommes aiment les grosses femmes puisque comme elles ne peuvent pas avoir d’hommes facilement dans leurs lits du fait de leur handicap n’importe quel homme leur convient. Et comme elles veulent garder l’homme qui les veut elles se mettent à performer sexuellement pour qu’ils ne partent pas.
Tu vois il y a encore du travail…
Vive la bienveillance les ami-e-s.
LaDouce Ingrid ( 1m58 pour 93kg, heureuse en amour et au lit lol)
L’essentiel est d’être bien dans sa peau. les autres trouveront toujours une raisin de critiquer…
Bonjour,
Vous avez raison et je me rends compte que j’utilise le mot “gros” aussi pour de mauvaises raisons.
Ma vision des personnes en surpoids est sans doute aussi négative moins que les faux gros qui m’agacent particulièrement …
Néanmoins, je ne sais pas trop comment je vais corriger mon mode de réflexion qui est là depuis 43 ans.
Mais je vais travailler dessus, merci pour cet article qui m’a ouvert un peu les yeux sur le fait que je juge les personnes, n’ayons pas peur de le dire : comme un connard !
Je suis un homme. En ce qui concerne les dames. Quoi de plus beau qu’une femme avec de très beau arrondi. Un beau cul rond et des beaux seins lourds. C’est le plus beau cadeau que peut faire une femme à son ou ses hommes. N’oublions jamais que du temps de Rubens, les femmes qu’il peignait était toutes bien rondes. Ce que l’on appelle injustement un “GROS” cul. Faut arrêter, c’est tellement beau. En conclusion je suis pour les femmes rondes que les femmes fil de fer
ouvrir son esprit, changer de mentalité ; l’essentiel !
Bel article qui résume assez bien ce que je pense et ai toujours pensé, étant grosse moi-même… Pour ajouter un complément à votre article : Aujourd’hui on défend beaucoup les homosexuels, les transgenres etc. en les introduisant de plus en plus à la TV, dans les pubs, au cinéma, dans les Jeux vidéo pour les faire accepter comme ils sont mais en revanche, et je le fais remarquer tous les jours : Au cinéma ou ailleurs, les grosses sont souvent associées à la laideur, à une sous-classe de femmes qu’il est honteux de “se taper”, “celles qui restent quand toutes les belles sont prises”, “celles dont personne ne veut”, bref des moches qui ne prennent pas soin d’elles. C’est tout aussi discriminant et on devrait commencer par là… Bonne continuation.