Quand seras tu là ?

ira

Encore une journée sans toi, une journée ou je laisse mes doigts courir sur les touches du clavier de mon ordinateur. Celui que tu m’as fait parvenir pour que je puisse écrire ce que je ressens, ce que je suis.

La fatalité m’ennuie, Toi et Moi ce n’est pas forcement pour la vie, c’est peut être pour l’infini, va savoir ? Tu sais toi ? moi je ne sais rien, rien de ce qui va m’arriver dans ce reste de vie que j’ai à vivre et que je n’arrive pas à imaginer sans un bout de ta présence.

Toi, tu es ailleurs, tu trimes pour ta famille, tu es “The builder”, le parfait père de famille, celui que tu as toujours voulu être. Es tu heureux ? je ne sais pas et je n’ose pas  poser la question. Le bonheur c’est souvent compliqué et sclérosant. Chez toi c’est comme une mission, un devoir et tu ne veux pas être défaillant.

Tu es loin, tu es prés, tu es dans un monde auquel je n’ai pas toujours accès. Tu crois que tu es seul et que tu poursuis une route que personne ne comprends mais en fait c’est moi qui suis seule. Je passe ma vie à compter les heures, à travailler, à m’épuiser, pour ne pas penser que lorsque je rentrerais chez moi, à la place de tes bras je m’endormirais en boule dans mon grand lit.

J’ai lutté toute ma vie pour être libre. La liberté est subjective quand enfin on atteint un sommet on comprend que la vraie liberté n’existe pas vraiment. Je suis prisonnière de ce qui m’a toujours fait rêver et je ne sais pas comment m’en sortir, je ne ressemble à rien de ce qui existe. Les alternatives ne sont pas pour moi et j’erre dans ce grand couloir gris cherchant l’endroit ou faire renaître la couleur.

Je n’aime pas la distance, elle me balance loin de la tempérance que je devrais porter en moi et que je ne comprend même pas. Moi je veux ton essence, celle que tu distilles sous ta peau et que je veux te pomper pour m’abreuver. Je voudrais t’arracher les veines et y poser mes lèvres pour sentir palpiter la vie qui est en toi. A la place j’imagine seulement leur parcours sous ta peau brune.

Tu es mystérieux et je suis novice dans l’art de te découvrir. Je te tourne autour, j’inspecte ces plis qui marquent tes yeux et ta peau, son grain, sa couleur. Je regarde pousser les poils de ta barbe, celle qui me brûle quand tu m’embrasse de trop prés, avec la ferveur de ton désir que je trouve toujours si fort.

Tu es un homme sauvage, un fils du maquis, un gamin qui a grandit dans un autre mode, un autre univers. Je suis une fille de l’ordre, dressée aux coups de ceinture et à l’autorité dévastatrice. Je suis calibrée pour obéir à ton autorité et modelée pour m’en échapper et aller pousser partout ou le soleil brille.

Dans les vides de ta vie, je suis venue m’imposer. Tu n’avais pas prévu ma présence mais je suis arrivée et j’ai changé des choses en toi. Te vois tu comme avant ? réalises tu que tu n’es plus le même homme ? Sans doute sens tu en toi une autre énergie et d’autres envies mais tu ne me le diras pas. Tu me diras seulement Stop quand je voudrais plus et tu te terreras dans un silence plus éloquent que tout ce que tu peux me dire.

Je te dirais, je suis seule, tu es trop loin, ne me laisse pas ainsi, j’ai besoin de toi. Tu me répondras que tu n’es pas l’homme qu’il me faut. Tu me donneras tout un tas d’excuses que tu as déjà toutes prête dans ton escarcelle puis tu me diras au revoir et tu partiras, ou ? je ne sais pas ? Comme si c’était possible de s’en aller, comme cela sans un regard, sans ressentir cette douleur qui envahit ceux qui partagent une trop grande intimité.

Mais toi tu le fais ça, c’est ton genre. Toi l’homme impulsif qui envoie tout balader. Toi l’homme fier qui n’accepte pas qu’on lui dise quelquechose, toi le dominant dans toute sa splendeur.

Sans doute retourneras tu d’où tu viens, réinvestissant un temps, ta position de chef de famille. Celle que tout le monde attends de toi, tu sais celle qui socialement te donnes du crédit. Mais que feras-tu de ta place d’homme désirant. Que feras-tu de cette sève qui te rend vivant et tient tant de place en toi ?

Toi aussi tu crois que tu es libre, mais tu verras, on est souvent son propre esclave et son propre tortionnaire aussi.

Moi j’écarterais les cuisses laissant exhaler l’odeur de ma chatte jusqu’à toi. Je l’écarterais de mes doigts vernis, te jetant à la tête mon clitoris gonflé de mon orgueilleux désir. Puis j’y ferais rentrer ma main pour te rappeler qu’autrefois c’était toi qui dominait l’animal que je suis. Alors je jouirais comme tu me faisais jouir, laissant s’écouler de moi tout se plaisir que mon corps ne pouvait plus contenir.

Peut-être pousserais je le vice à te le raconter, a t’envoyer l’odeur de mon désir dans les plis d’une lettre avec laquelle je me serais essuyée pour que tu n’oublies pas que tu as sacrifié ta position d’homme dominant au profit d’une vie moins compliquée mais qui jamais ne te donneras ce que tu cherches.

Puis je partirais en fumée, comme le génie de la lampe qui n’aurait pas trouvé le maître de sa destinée. J’éteindrais la lumière de ma vie et tu ne seras toujours pas là.

2 commentaires

  1. Merci votre prose électrique, odorante et charnelle. ..pour vos mots dont l’alchimie est si juste et qui par conséquent résonnent si fort, malheureusement. ..Émouvante cette précision avec laquelle vous détaillez la fragilité d’un homme fort, de son orgueil, de sa puissance, de toutes ses fragilités ; piégé entre la fougue débordante d’un désir criant et l’appel assourdissant du devoir…

    • Merci pour votre commentaire, j’écris ce que je ressens pour ne pas sombrer dans des ressentis qui ne seraient pas moi. J’écris comme on fait une thérapie pour me libérer de cet amour trop fort que je ne peux pas vivre comme je le souhaiterais.

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